Pourquoi vous ne finissez pas vos morceaux : 4 raisons clés (et comment y remédier)

L’un des producteurs que je regarde fréquemment sur YouTube (et à qui j’ai acheté un cours) a récemment ouvert un mastermind de production musicale. Le principe est simple, chaque participant reçoit un « Stem » de voix et doit composer l’ensemble de la chanson en 5 jours en partant de cette piste audio. Lui et un autre producteur jouent également le jeu et il est possible de les regarder faire pour éventuellement s’inspirer de leur processus de création et de production.

Un mastermind est un groupe de personnes se réunissant régulièrement pour s’entraider à atteindre leurs objectifs.

Un Stem est un groupe de pistes audio, prémixées ensemble en une seule piste. Exemple : les Stem de batterie ou de guitare…

Pour vendre cette expérience, il a réalisé quelques vidéos YouTube sur le sujet. Quelque chose m’a interpellé au niveau de la forme utilisée dans sa communication.

En regardant ces vidéos, par ailleurs inspirantes, je me suis dit qu’il n’abordait les choses que par le prisme de ce qu’il faut faire pour finir ses productions. Comment faire ci ou comment arriver à ça…

C’est là que j’ai eu une révélation (oui, oui !). Je me suis simplement posé la question autrement : « quels sont les éléments clés qui expliquent le fait que certaines personnes ne parviennent pas à terminer leurs compositions » ?

Comprendre ces raisons ou répondre à ces quelques questionnements fondamentaux me semble être une étape essentielle. Surtout pour un musicien amateur qui souhaite surmonter ces défis et donner vie à ses idées musicales.

Au plus j’écris sur cette thématique, au plus j’ai le sentiment que c’est la plus-value de ce blog. Tenter d’identifier ses difficultés pour apporter une réponse adéquate et pertinente. Si les trucs et astuces peuvent être intéressants pour tout le monde, probablement que parvenir à pointer exactement ses difficultés (ou la difficulté principale à un moment donné) est la clé pour terminer ses projets. C’est, je crois, ce qui permet de se créer une expérience spécifique, individualisée et donc progresser.

J’ai par exemple suivi trop de cours qui n’étaient soit pas à mon niveau, soit peu en lien avec une difficulté spécifique que je rencontrais à un moment donné.

Les défis des musiciens amateurs : Identifiez vos blocages

Combien d’heures avez-vous perdues en regardant des vidéos YouTube liées à la production musicale, sans avancer dans votre propre projet ?

Quelle énergie avez-vous déjà mise dans un projet sans réussir à le terminer parce que vous ne saviez pas comment aller de l’avant ?

Comment faire quand on se sent perdu et qu’on ne sait pas par quel bout prendre les choses pour avancer ?

Si, dans un précédent article, j’ai déjà traité la question du fait de mieux se connaitre pour identifier de quoi on a besoin, j’aimerais dans celui-ci pousser les choses un peu plus loin.

L’idée ici n’est pas de juste s’évaluer, mais plutôt de pouvoir réellement pointer la difficulté rencontrée et donc apporter une solution adéquate. Je pars du principe que si j’arrive à identifier clairement et consciemment ce qui me bloque à un moment donné, alors j’ai tous les éléments nécessaires pour clarifier l’étape suivante qui me permettra de faire un pas de plus dans mon projet.

Trouver l’inspiration et la clarté pour avancer

Récemment j’ai lu 4 livres qui m’ont inspiré à écrire cet article et qui permettent de donner des pistes pour identifier les 4 difficultés majeures lorsqu’on souhaite finir ses compos, surtout en tant que débutant.

Ces livres sont complémentaires. Autrement dit, il n’y en a pas un qui à lui seul donne LA solution. C’est la combinaison de plusieurs idées transversales qui amène des pistes concrètes. Les livres sont les suivants : « What’s your Dream ? » de Simon Squibb, « Lean Learning » de Pat Flynn, « Tiny experiments » d’Anne-Laure Le Cunff et « Potentiel caché » d’Adam Grant.

Les 4 raisons…

1.      Manque de compétences

Je ne vais pas m’épiloguer sur ce point car j’ai déjà traité la question à plusieurs reprises (notamment ici).

Néanmoins, dans les livres on trouve la notion de se lancer, de réaliser une action, même si elle est imparfaite ou qu’elle n’aboutira à rien. Mais, pour faire cette action, il est peut-être nécessaire de développer de nouvelles compétences ou de découvrir de nouveaux apprentissages à mettre en place.

Et, c’est justement ça la beauté de ce point ! La production musicale, si on considère le processus entier (de l’idée de base à la distribution du morceau), est complexe et peut s’avérer écrasante. A un tel point qu’on peut se sentir submergé et donc ne plus avoir la motivation de persévérer, tant la tâche nous parait insurmontable.

Mais, si dans ces moments on parvient à mettre le doigt sur l’action qui nous amènera un peu plus loin et sur l’apprentissage à réaliser pour y parvenir, alors cette sensation d’infaisabilité peut disparaitre. Par la même occasion, on risque moins de se perdre dans les méandres des informations disponibles en quelques clics.

Au lieu de vouloir tout apprendre d’un coup et puis de s’y mettre une fois qu’on se sent prêt, on apprend le minimum nécessaire pour réaliser l’action suivante. En définissant le micro-apprentissage à mettre en place, on s’assure de focaliser notre attention sur LA chose pertinente à un moment donné.

Notre vision est alors plus claire et il est plus accessible de finaliser ses compositions.

Parfois, pour parvenir à cibler l’étape suivante ou l’action suivante à réaliser, il peut être intéressant de s’entourer d’un mentor, d’un coach ou d’une communauté. Trouver des personnes qui sont déjà passées par ce stade et qui peuvent nous aiguiller peut être une démarche facilitante. Les feedbacks sont souvent la clé pour conscientiser quelque chose d’abstrait à nos yeux jusque-là.

2.      La peur de l’exposition

Je suis quelqu’un de relativement introverti et ayant peu confiance en ce que je peux faire. Consciemment ou inconsciemment, il m’est souvent arrivé de ne pas faire quelque chose, simplement pour ne pas risquer les moqueries ou l’exposition au regard potentiellement critique de l’autre.

Depuis tout petit, l’exposition aux autres me fout la trouille. Le jugement de l’autre a tendance à me paralyser.

Finalement, que ce soit par perfectionnisme ou par manque de confiance en ses capacités, le fait de ne pas souhaiter s’exposer est dommageable dans le domaine artistique. En effet, si on considère l’art comme une forme de communication, avoir un « auditeur » est un passage obligé !

Si la peur est toujours présente, ces 4 livres m’ont donné un point de vue intéressant à ce sujet. D’une part, j’ai pris conscience que j’avais souvent des attentes trop fortes. A titre d’exemple, il m’a fallu une année complète pour composer ma première chanson. Et, s’il est clair que je n’avais pas toutes les compétences, ce timing s’explique par tout autre chose. En réalité, j’avais en tête le son d’une chanson du groupe Oasis. Alors que je n’avais jamais fait ça, j’espérais que mon premier morceau soit digne d’un tube planétaire… !

Deuxièmement, j’étais tellement focalisé sur cette finalité que j’ai oublié de profiter du parcours et de prêter un peu plus attention aux moyens et aux étapes importantes à célébrer. J’aurais pu, par exemple, me féliciter d’avoir trouver une progression d’accords qui me plaisait, ou encore être sincèrement heureux d’avoir pu enregistrer mes guitares sans trop d’erreur… Mais au lieu de cela, mon cerveau restait braqué sur le produit fini, que je n’aurais jamais pu atteindre à cette époque.

Dans son livre, Anne-Laure Le Cunff propose de se créer des petites expériences pour tester. Expérience à documenter au niveau du processus, notamment pour garder des traces de l’évolution réalisée. Par exemple, j’aurais pu me lancer le défi de générer une progression d’accords chaque jour pendant 10 jours. En documentant cette expérience, j’aurais alors une base solide pour identifier les progressions que j’aime et celles que j’aime moins et comment je m’y suis pris pour trouver une idée intéressante.

A l’issue de cette petite expérience, j’aurais alors avancé grandement dans ma création et dans la réalisation de mon morceau.

Bref, identifier chaque petite étape comme un pas en avant et en avoir conscience est une piste qui me semble intéressante à creuser !

3.      Manque de temps

Parmi tous les freins au fait de pouvoir terminer ses compositions que je peux identifier, le manque de temps est probablement celui qui me challenge le plus !

En 2025, papa de deux enfants et avec toutes les activités de chacun dans la famille, trouver du temps pour créer de la musique n’est franchement pas quelque chose de facile. Et, l’équation est simple… Si je ne prends pas le temps de faire de la musique, impossible de finir des compos !

Et j’ose imaginer que je ne suis pas le seul à expérimenter cela 😉.

A ce sujet, les 4 livres apportent également des choses que je trouve pertinentes à tester.

Tout d’abord, en transformant la tâche en « jeu/concours », il est possible de décupler la motivation à s’y mettre. Par exemple essayer de finaliser un pattern de drums en moins de 30 minutes. Où recréer un son avec 3 outils différents… les possibilités sont infinies !

Comme dans le paragraphe précédent, la deuxième idée à explorer est celle de mener une petite expérience. « Et si je tentais de créer une progression d’accords tous les jours pendant 10 jours ? ». En définissant clairement la tâche à réaliser et en la programmant dans un espace-temps accessible, il y a plus de chance de s’accorder le temps nécessaire pour la mettre en place.

Un troisième point serait le fait de s’y mettre 5 minutes. Même quant on n’a pas envie, on se force à faire quelque chose pendant 5 minutes (on a toujours bien 5 minutes à un moment dans sa journée). Dans le pire des cas, on aura fait 5 minutes (ce qui a la fin d’un mois représente quand même 2h30 de travail). Dans le meilleur des cas, les 5 minutes se seront transformées en 10 ou en 20 ou carrément en 1h… Juste s’y mettre peut aboutir à dégager du temps.

Il y a quelques années, j’ai acheté un livre intitulé : « 5 minutes producer ». Le principe était de proposer des exercices de 5 minutes, pour chaque jour de l’année. Et, même si je n’ai jamais fini le livre, les exercices réalisés m’ont ouvert quelques portes.

La dernière piste connue de tous (ou pas) et que je trouve très puissante, c’est l’engagement auprès d’un « coach ». Je mets coach entre guillemets car il peut s’agir d’un mentor, d’une personne référente, d’un prof, d’une communauté de pairs apprenants… Si je bloque un cours d’1h avec un prof, je vais rarement annuler parce que je n’ai pas le temps. A priori, les choses sont prévues et je n’engage pas que moi dans l’histoire, donc j’ai plus tendance à m’y tenir.

Et, la magie, le secret ou l’astuce, c’est qu’on peut combiner ces différentes propositions ! Soyez créatifs 😉

4.      Manque réel de but en termes de raison d’être

Paragraphe très bref ici, car je n’ai pas encore expérimenté ce point dans mon propre parcours. Néanmoins, ce point semble ressortir fréquemment.

Le pourquoi (en termes de but et/ou de raison d’être du projet) n’est pas clair. A un moment, on ne sait plus pourquoi on fait quelque chose. On perd le sens du projet ou de l’intention de base.

La conclusion est simple, on ne fait plus rien en rapport avec la composition.

Si tous les livres ne se rejoignent pas sur ce point, il ressort malgré tout le besoin de régulièrement faire le point de la situation pour juger si nous restons aligner avec le projet ou avec la direction que prend le projet. Le fait de ne pas terminer un projet est quelque chose de ok, à partir du moment où on a consciemment décidé que ce n’était plus pertinent pour nous.

Cette conscientisation me semble essentielle !

Passez à l’action : Les 5 clés pour enfin finir vos compositions (et vos projets !)

Pour ne pas perdre son temps et son énergie, voilà les quelques pratiques que je souhaite retenir des 4 livres qui m’ont inspiré pour cet article :

  • N’hésitons pas à cibler les apprentissages nécessaires à un moment donné. Ne nous laissons pas emporter par le flux continu d’infos disponibles en ligne.
  • Testons ce qu’on a découvert, passons à l’action rapidement. Il est nécessaire d’expérimenter quelque chose pour se voir avancer.
  • Identifier consciemment l’étape suivante à mettre en œuvre et l’envisager comme une finalité en soi, pour profiter également du processus de création.
  • Conscientiser le processus et l’alignement entre la direction que prend le projet et le sens qu’il garde pour nous est une action à entreprendre régulièrement.
  • On peut aussi exprimer sa créativité pour explorer de nouvelles manières de faire ou de s’accorder du temps pour la réalisation du projet.

Pour aller plus loin…

La lecture de ces quelques bouquins m’a permis de m’ouvrir à des pratiques transposables dans mon parcours musical. Non seulement ces lectures m’inspirent et me motivent à chaque fois que j’y consacre un peu de temps, mais elles proposent aussi des exercices concrets et des expériences pragmatiques à mettre en place facilement.

Pour conclure, je voudrais donc vous encourager à prendre le temps d’enrichir vos représentations et votre sac à outils, par le biais de livres ou en suivant un blog qui vous inspire.

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