Il y a quelques jours, j’ai sorti le premier morceau de mon album sur Spotify. Vous savez, l’album que je m’étais imaginé sortir pour mes 40 balais (l’article est disponible ici)… Et ben ça y est, j’ai enfin pris le départ !
Evidemment, ce morceau est LOINNNNN d’être parfait, mais peu importe, je voulais absolument le sortir. (Venez le découvrir en cliquant ici)
J’entends déjà : « mais t’es fou ?! sortir un morceau inachevé ou mal mixé, c’est la gêne… » ou encore « quelle connerie, personne ne l’écoutera et ça aura été une perte de temps »… Et ouais.
Pour être sincère, j’ai moi-même pensé tout ça par le passé. Et d’une certaine façon, je le pense encore. Le marché de la musique semble déjà ultra saturé, surtout avec l’arrivée de l’IA, alors pourquoi l’inonder davantage avec des morceaux de qualité moindre ou pas encore tout à fait de niveau professionnel (pour ce que ça veut dire…) ?
La réponse simple : parce que c’est la classe d’avoir son morceau sur Spotify ou Apple Music ou toute autre plateforme de streaming et de pouvoir le partager avec ses potes et sa famille. En gros pour créer le buzz 3 minutes avant qu’il ne soit englouti dans les méandres de tout le reste…
La vraie réponse : parce qu’il y a bien plus de choses à en tirer que les 3 minutes de gloires, les 8 streams et les 2 auditeurs mensuels obtenus ! Et c’est exactement ce que je souhaite développer dans cet article, histoire que vous puissiez améliorer vos propres productions, tout comme je tente de le faire de mon côté.
Ce que vous trouverez dans cet article
- Les raisons de publier son morceau, même s’il n’a pas encore la qualité de production souhaitée.
- Pourquoi sortir son morceau sur les plateformes de streaming va vous permettre de vous améliorer 10 fois plus vite que si vous ne l’aviez pas fait ?
- Pourquoi publier un morceau « brouillon » ne nuira pas à votre image (et peut même vous aider à la construire)
Première raison : Pourquoi il ne faut pas attendre la perfection pour sortir un morceau ?
Le premier élément que je souhaite partager dans ce paragraphe est certainement celui du feedback. Devenir ceinture noire de production musicale ne se fait pas du jour au lendemain et il y a toujours de nouvelles choses à apprendre. Le meilleur moyen de progresser est d’obtenir un retour sincère du travail effectué.
Lorsqu’on n’est pas encore réellement expert de son art et qu’on partage un nouveau morceau, obtenir des retours est probablement la plus grande opportunité pour progresser. Si dès le départ on est dans l’état d’esprit qu’on réalise toute cette démarche de production musicale dans le but d’obtenir du feedback, alors on ne peut qu’être heureux de sortir un nouveau morceau, même si celui-ci n’est pas parfait. On sort son carnet de notes et on s’apprête à prendre quelques conseils qu’on juge pertinents pour faire 1% mieux la prochaine fois !
Mon second argument est simple, clair et limpide ! Finir ses compos, c’est aussi partager sa musique avec le monde (distribution, concert, utilisation dans les médias…). En effet, partager est souvent l’une des raisons pour lesquelles on se lance dans la musique en premier lieu. Bien évidemment c’est parfois terrifiant de se « mettre à nu » et de présenter le fruit de son travail, mais c’est aussi et surtout un sacré aboutissement.
Et, qui dit aboutissement, dit aussi avoir finalisé l’ensemble de la procédure de création d’un morceau. Comme je l’ai souvent dit en parlant de l’apprentissage expérientiel (article que vous trouverez ici), pratiquer permet d’apprendre et donc de s’améliorer ! D’où l’intéret de se fixer comme objectif de sortir son morceau 😉
Enfin, lorsqu’on se lance dans un projet de composition musicale, en passant de l’idée de base à la production complète du morceau, c’est une sacrée aventure. Il y a déjà tellement de compétences à maitriser (au moins les bases…), qu’on ne peut qu’être fiers d’avoir été jusqu’à cette étape-là.
Mais la dégustation de champagne sera de courte durée ! Arrivé à cette étape, c’est un tout nouvel univers qu’il faut découvrir : comment distribuer son morceau sur les plateformes de streaming ?, quel distributeur utiliser ?, comment renseigner son morceau auprès d’une société de gestion des droits ?, et d’ailleurs, quels sont les droits relatifs à la chanson ?, comment travailler son image ?… etc, etc…
- Tout cela nécessiterait un article à part entière, vous ne pensez pas ?
Dans le cas contraire, si on ne finalise pas cette étape de distribution, on rend opaque toute une partie du projet. Probablement pas la plus sexy, certes… mais ça fait partie du jeu et qui sait, tout ça rendra peut-être l’affaire rentable un jour 😉
Les bénéfices insoupçonnés du streaming pour progresser en home studio
Lorsque j’ai sorti mon morceau, assis à mon bureau derrière mon ordinateur, c’est exactement ce point-ci que j’ai souhaité vous partager. Le reste de l’article n’est venu que par la suite.
En cliquant sur le bouton « Release », j’avais vraiment envie de vous partager en quoi le fait de se lancer dans la distribution fait partie de ma stratégie pour m’améliorer dans la production. Parce que je pense que ça peut vraiment aider !
Avant toute chose, appuyer sur ce bouton « distribuer son morceau » permet vraiment de se dire qu’on a finalisé quelque chose. De mon côté, c’est une sensation tellement satisfaisante. Je vous encourage vraiment à tenter le coup !
Par ailleurs, déposer son morceau sur les plateformes de streaming, c’est tester les choses. Que ce soient les outils de distribution, la construction d’une image d’artiste, un profil d’artiste sur Spotify ou les réactions du public, c’est l’occasion de voir l’envers du décor. Si ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver parmi toutes les infos et les choses à faire, ça n’en reste pas moins riche en découvertes. Et en général, les artistes adoooorent les découvertes.
Aussi, déposer son morceau sur Spotify ou les plateformes du même genre, c’est gagner en confiance. En effet, c’est un moment où on prend conscience qu’on peut y arriver. Que ça y est, on a pu réaliser un produit dont on est fier, dans lequel on a souvent beaucoup investi (en temps, en énergie, en apprentissages…). C’est un accomplissement qui booste à continuer.
Last but not least, le secret que je voulais vous partager est le suivant : une fois qu’on a mis son morceau sur Spotify, on peut générer des playlists de musiques identiques et insérer notre morceau dans ces playlists. Et c’est ça le secret qui aboutit à la transformation, à l’amélioration des choses…
Si j’adore faire ça, c’est parce que j’entends directement mon morceau parmi plusieurs autres, ce qui me donne des infos très précieuses pour savoir quoi améliorer dans le prochain. Parfois, j’entends très nettement que la voix est trop forte ou trop peu traitée, que le kick est trop mou et qu’il manque de punch, etc…
Parfois je lance la playlist pendant que je fais autre chose (les courses, rédiger des notes…) et l’un ou l’autre élément d’amélioration me saute aux oreilles !
Par exemple, dans mon morceau, j’ai tout de suite remarqué qu’il manquait de dimension (réverb et delay). J’étais en voiture et lorsque mon morceau s’est terminé et que le suivant a commencé, c’était flagrant ! Même si je ne vois pas encore comment faire autrement, ça me donne une sacrée indication de vers où aller et quoi apprendre pour faire mieux d’au moins 1% la prochaine fois.
J’ai aussi rapidement perçu que mon niveau de production concernant la batterie était à développer. Si les sons me semblent ok, la manière de les jouer n’est pas encore optimale.
Et c’est ça l’intérêt de distribuer son morceau. Le confronter à d’autres qui passent avant et après m’a amené 2 points pour lesquels je dois clairement développer des compétences. Et ça, je pourrai l’appliquer dès mon prochain morceau !
Pourquoi se lancer ne nuira pas à votre image
Quand on apprend quelque chose de nouveau, il est extrêmement rare d’être parfait dès le départ. La persistance est la clé pour s’améliorer.
Mais le risque avec cet état d’esprit, c’est de ne jamais s’estimer suffisamment « pro » (encore faudrait-il définir ce que « pro » signifie réellement…) et donc ne jamais rien finaliser (si on considère que la distribution est une finalité).
C’est donc un juste équilibre à trouver. Et je sais, pour avoir discuté avec plusieurs débutants, que beaucoup ont une relative « peur » de démarrer leur carrière avec une « mauvaise » image. Si je mets autant de guillemets dans ces paragraphes, c’est probablement parce que tout cela n’est que subjectif. Chacun a sa propre vision de ce qu’est la « réussite » ou encore ses propres objectifs en ce qui concerne la musique.
Mais souvent, j’ai entendu que le perfectionnisme était probablement le plus grand obstacle à la réalisation d’une œuvre d’art (quelle qu’elle soit). Et je suis bien d’accord avec ce constat. En effet, si on attend la perfection avant de partager le fruit de son travail, on n’aboutira jamais à l’objectif fixé. Et tant mieux ! Car c’est ce qui nous définit en tant qu’être humain. Et il n’y a pas de période historique plus importante pour en prendre conscience…
Par ailleurs, il y a des techniques qui permettent de tester certains projets. Dans un premier temps, vous pouvez utiliser un nom d’artiste et ne pas mettre votre photo sur les différents médias de partage. Personnellement j’utilise Amuse.io comme distributeur. La version pro me permet de créer plusieurs profils d’artistes, pour différents projets. Dès lors, si je ne suis pas convaincu par un projet, mais que je souhaite néanmoins le rendre disponible sur les plateformes de streaming, notamment pour m’améliorer, je peux toujours le faire via l’un de mes alias.
Et puis, si notre projet est sincère, pourquoi ne pas chercher la sincérité jusqu’au bout et montrer notre vulnérabilité (notre humanité) à notre audience… Quoi de plus vrai que de montrer qu’on n’est pas parfait ?! Bien des lignes pourraient encore être écrites à ce sujet à l’heure de l’intelligence artificielle.
Ce que vous pouvez retenir de cet article « Sortir son morceau »
Cet article avait pour but de vous permettre de lâcher prise et de foncer. Osez vous lancer, même si tout n’est pas parfait… surtout si tout n’est pas parfait !
En effet, le point clé que je souhaitais partager, ce qui m’a réellement permis d’aller au-delà de l’obstacle du perfectionnisme, c’est justement de considérer la sortie d’un morceau comme une nouvelle opportunité d’amélioration.
En gardant en tête que même les meilleurs ont encore des choses à apprendre et ne sont pas parfaits, on peut prendre un peu distance sur la réalisation et aboutir à de belles prises de conscience d’éléments à travailler, de nouvelles compétences à développer.
Une simple proposition : « Sortez vos morceaux » !
Du coup, ce que je vous propose à l’issue de cette lecture, c’est de vous lancer !
Finissez un morceau et, même s’il n’est pas parfait, partagez-le ! Et partagez-le vraiment… N’hésitez pas à mettre le lien de ce morceau en commentaire de l’article, c’est l’occasion d’échanger et de s’entraider pour s’améliorer respectivement.